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Des femmes engagées au service des femmes

Publié le 8 mars 2021

Michèle Grellier, Première Adjointe au Maire et Conseillère Communautaire

Michèle Grellier
« C’est aussi à l’échelle intercommunale qu’il faut agir et recenser toutes les bonnes volontés et les bonnes pratiques. Il faut en effet connaître les atouts de chaque commune et ainsi créer un véritable réseau efficace et mobilisable.
Nous manquons de formations, de logements, de connaissances sur les structures pouvant accueillir et prendre en charge les femmes victimes de violences. La Ville de Chatou initiera prochainement des rencontres permettant à l'ensemble des intervenants agissant en ce domaine de se réunir afin de poser les bases de ce qui pourra, à terme, devenir une politique commune de lutte contre les violences intrafamiliales ».

Véronique Fabien-Soulé, Adjointe au Maire en charge de la Petite Enfance, de l’Inclusion, du Handicap et de la Santé

Véronique Fabien-Soulé, Adjointe au Maire en charge de la Petite Enfance, de l’Inclusion, du Handicap et de la Santé
« La municipalité a un devoir de solidarité vis à vis des femmes victimes de violences intrafamiliales qui peuvent ne pas savoir où s'adresser pour obtenir de l'aide. Beaucoup de femmes peuvent être victimes et leur faciliter l'accès aux structures d'accueil et de conseil en particulier est essentiel. Les associations comme Woman SAFE ou Le Chemin sont - par leur efficacité - emblématiques sur notre territoire de l’aide complète et personnalisée qui peut être apportée aux femmes qui le souhaitent avec un soutien psychologique, une aide au relogement et une aide juridique ».

   

   

 

Christelle Hannebelle, Conseillère municipale déléguée au Logement social

Christelle Hannebelle, Conseillère municipale déléguée au Logement social
« Dans le cadre de ma carrière hospitalière j’ai souvent été confrontée aux situations de violences faites aux femmes. Et c’est en mettant en commun les énergies des bonnes volontés et en parlant de ces violences que nous réussirons à lutter efficacement contre ce qui est une atteinte à l’intégrité humaine. De nombreux projets sont en cours d’élaboration notamment pour créer des lieux d’hébergement pour les femmes et leurs enfants victimes de violences. Mais si avoir un logement de repli est essentiel, cela est insuffisant. Face aux violences, il y a en effet une nécessité de prise en charge globale. Élus, bénévoles, bailleurs sociaux… tous ont un rôle à jouer pour mettre à l’abri et prendre en charge ».

    

    

Fabienne Boulard, Majore de Police et Cheffe de la formation générale à la Direction Départementale de la Sécurité Publique des Yvelines

Portez-vous en tant que détentrice de la force publique et en tant que femme un regard particulier sur les violences intrafamiliales ?

Fabienne Boulard, Majore de Police et Cheffe de la formation générale à la Direction Départementale de la Sécurité Publique des Yvelines
Chaque policier au cours de sa carrière se spécialise plus ou moins, la thématique des violences conjugales me tient particulièrement à cœur car je me suis souvent sentie impuissante lors d'interventions, en dehors de l'interpellation du conjoint violent, on peut avoir un sentiment d'inachevé surtout quand aucune violence n'est clairement dénoncée mais qu'on la conviction qu'il y a un dysfonctionnement sévère au sein du couple.

Et puis, on ne peut pas rester insensible à la détresse de ces victimes comme à toutes les autres victimes d'ailleurs.

Le fait que je sois une femme n'est sûrement pas étranger à mon appétence pour cette matière.

Avez-vous vu une évolution ces dernières années de ces violences ? Le confinement sanitaire du printemps dernier marque-t-il un tournant ?

Il y a eu une très grande évolution dans le sens où la parole se libère et surtout nous l'entendons et nous l'écoutons (nous concerne toutes les professions susceptibles d'apporter une aide à ses victimes).
Les confinements ont fait exploser les chiffres des violences ou du moins des faits qui sont portés à la connaissance de la Police et de la justice. Est-ce pour autant qu'il y a beaucoup plus de faits ? Nous n'aurons jamais la réponse.

Les campagnes de communication ont su apporter une meilleure visibilité aux organismes chargés d'aider les victimes.

Vous portez des formations et des sensibilisations des équipes de terrains afin qu’elles soient plus à même de savoir comment réagir. Comment cela se passe-t-il ? A qui s'adressent vos formations ?

Les formations s'adressent aux policiers de terrain et ceux chargés d'effectuer des investigations.
Conjointement avec la gendarmerie, nous formons également les agents de Police Municipale.
Et à la demande, nous pouvons former n'importe quelle personne pouvant être en contact avec une victime (ATSEM, agents d'accueil, ...)

Les formations sont bien entendues adaptées au public, mais elles gardent le même objectif à savoir comment reconnaître une victime, comment l'accueillir, la comprendre et vers qui l'orienter.

Pourquoi faut-il former ?

Parce que contrairement à ce qu'on peut entendre, le bon sens ne suffit pas. Il nous faut comprendre le cycle de la violence et le stress post-traumatique, ses causes et ses conséquences dont souffre nombre de victimes de violences.

Dans ce contexte qu’est qu’il est important selon vous de prendre en compte ?

Il est très important de comprendre les mécanismes des violences et connaître tous les acteurs des prises en charge (police, justice, associations...) pour pouvoir expliquer à la victimes ses droits et pouvoir lui indiquer la meilleure orientation.

Trouvez-vous qu’aujourd’hui il y a une véritable ou une nouvelle prise de conscience des violences intrafamiliales ?

Il y a une prise en charge plus adaptée car le réseau institutionnel et associatif notamment sur les Yvelines fonctionne très bien. Tous les acteurs se connaissent et échangent au quotidien soit pour des prises en charge soit pour des échanges de pratique.

Quels conseils donneriez-vous aux victimes ?

Parlez à des personnes susceptibles de vous aider, n'hésitez surtout pas à aller vers les professionnels qui peuvent et qui savent comment vous aider (commissariats, plate-forme "arrêtons les violences", associations, médecins...)

Quels messages donneriez-vous aux témoins de violences intrafamiliales ?

Le même qu'aux victimes... Parlez !

Ne restez jamais avec un doute, car demain il sera peut-être trop tard.

C’est un combat, un engagement pour vous ? Quel serait votre message ?

Effectivement, je mène cela comme un combat, un engagement qui me permet de mettre en place des nouvelles techniques d'information comme une carte QR code spécialement destinée aux victimes de violences intrafamiliales mis à disposition des policiers des Yvelines.

Le message envers les victimes serait d'avoir confiance dans toutes les structures capables de leur venir en aide et vous, auteurs, ne pensez pas, parce que vous commettez vos violences au sein de la sphère privée on ne viendra pas vous chercher, on ne lâchera rien.

Le mot de Frédérique Martz, Directrice Générale de l'Institut Women SAFE

« Ces dernières années les # ont généré une prise de conscience plus collective des violences intrafamiliales, pour autant la libération de la parole des victimes ne les libère pas des traumatismes des violences. Le droit à l’écoute est primordial, d’autant plus que quand l'omerta est brisée, le travail commence pour les experts de notre Institut ! » Retrouvez l’intégralité de l’interview ici

Le mot de Marine Bernard, Présidente de l'association Le Chemin

« Nous constatons une libération de la parole chez les victimes de violences intrafamiliales. Les institutions ont fait d'énormes progrès dans l’accueil et le traitement du problème. Même s’il persiste des difficultés ponctuelles, elles sont rapidement identifiées et traitées par les chefs de service notamment dans la Police et la Gendarmerie qui mettent de gros moyens en œuvre pour faire en sorte que l’accueil soit amélioré pour les victimes.»
Retrouvez l’intégralité de l’interview ici