Charles Lamoureux

Né en 1834 à Bordeaux, Charles Lamoureux entra au Conservatoire de Paris en 1850 tout en gagnant sa vie comme violoniste dans un petit orchestre.

Publié le 8 février 2022

 Ayant obtenu un premier prix de violon en 1854, il fut admis à l'orchestre de l'Opéra. Dix ans plus tard, il fonda avec le concours d'Edouard Colonne des séances de musique de chambre où il fit la preuve de son habileté instrumentale et de ses qualités de chef.

Son mariage avec une riche héritière de l'industrie du dentifrice, Pauline Mussot, lui permit de réaliser ses projets.

En 1873, à l'instar de la “Sacred Harmonic Society” de Londres, il créa la Société d'Harmonie Sacrée et fit entendre les oratorios de Bach, Haendel, Gounod et Massenet. Il ne se trouva pas entièrement à son aise comme chef d'orchestre à l'Opéra à cause de son caractère dominateur.

En 1881, il inaugura la célèbre "Société des Nouveaux Concerts" qui popularisa la musique avant l'arrivée du phonographe. Ses visites à Bayreuth ayant fait de lui un wagnérien acharné, il donna les premières grandes auditions intégrales de Wagner en France.

Malgré un accueil hostile et parfois des émeutes, il persistait à rejouer ses oeuvres préférées jusqu'à ce qu'il eût convaincu ses auditeurs.

Etant riche, il ne se souciait guère des recettes. C'est ainsi qu'il fut le plus grand soutien des jeunes générations dont il produisit les oeuvres, tels d'Indy, Lalo, Chabrier, Dukas, Chausson.

Entre 1882 et 1887, ses représentations wagnériennes, le premier acte de Lohengrin et les deux premiers actes de Tristan réussirent à faire triompher les mérites du compositeur allemand.

Charles Lamoureux posséda de 1870 à 1899 une maison de villégiature construite sous le Second Empire au 2 avenue du Parc, la "villa Haëndel", dont son gendre et successeur, le chef d'orchestre Camille Chevillard (1859-1923), fit sa résidence principale. C'est Camille Chevillard qui baptisa la "Société des Nouveaux Concerts" en "Concerts Lamoureux" lorsqu'il reprit l'orchestre en 1897. Les concerts Lamoureux ont traversé le temps puisqu'ils existent toujours.

La villa et son parc détruits au milieu des années cinquante englobaient l'actuel périmètre compris entre l'avenue du Parc et l'avenue Camille Chevillard. 

Pierre Arrivetz

Adjoint au Maire chargé du Patrimoine, de la mémoire combattante et de l’Histoire