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Simonne Mathieu

Découvrez Simonne Mathieu, catovienne, joueuse de tennis et résistante française.

Numéro un tricolore dans les années 1930, elle devient troisième mondiale en 1932. Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle crée et dirige le Corps des Volontaires dans les Forces françaises libres.

Publié le 9 juillet 2024

Simonne Mathieu née Passemard naît le 31 janvier 1908 à Neuilly-sur-Seine dans une famille de la grande bourgeoisie parisienne. Elle est la fille de Gaston Passemard (mort en 1933), banquier d'affaires au Comptoir national d’escompte de Paris, et d'Alice Melchior.

De santé fragile, la pratique sportive lui est conseillée par son médecin et elle entretient sa forme en pratiquant le tennis à partir de l'âge de 12 ans sur les courts du Stade français, club dans lequel son frère cadet, Pierre, est également licencié.

Elle gagne ses premiers tournois dès l'âge de 15 ans et participe aux Internationaux de France à partir de 1925. En octobre de cette année-là, elle épouse René Mathieu, créateur de la revue Smash, président de la Commission Presse et Propagande de la Fédération française de tennis et fils de Maurice Mathieu, fondateur et secrétaire général du Stade français. Elle a deux fils, Jean-Pierre en 1927 et Maurice en 1928, tout en continuant sa carrière sur les courts internationaux.

Carrière tennistique

Simonne Mathieu, joueuse de tennis
Simonne Mathieu, joueuse de tennis - 1926

Simonne se fait remarquer en remportant le championnat de France junior de 1923 à 1925 avant de se marier et de changer de nom pour Mathieu. Elle est finaliste de la Coupe Porée en 1925 contre Hélène Contostavlos.

En 1932, elle se hisse pour la seconde fois en finale des Internationaux de France. En 1933, Simonne Mathieu remporte aisément le tournoi de double dames des Internationaux de France avec l’Américaine Elizabeth Ryan. Quelques jours plus tard, elle se hisse en finale du tournoi simple dames où elle termine deuxième.

En 1938, elle remporte le tournoi de Roland-Garros en simple et réussit, cette année-là, un remarquable triplé, s'imposant aussi en double dames et en double mixte. Lors de sa tournée européenne, elle ne conquiert pas moins de 32 tournois toutes catégories confondues.

Durant sa carrière, Simonne Mathieu a parcouru le monde, glanant des titres aux Pays-Bas en Grèce, en Égypte, en Suisse et même en Asie.

À la France libre

Simonne Mathieu, militaire
Simonne Mathieu, militaire

Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, en septembre 1939, Simonne Mathieu s'apprête à disputer un tournoi aux Etats-Unis et décide alors de rentrer immédiatement en Europe.

En février 1940, avant même l'appel du général de Gaulle, elle rejoint l'Auxiliary Territorial Service, la branche féminine non combattante de laBritish Army où elle travaille comme conductrice et traductrice. Lors de l'armistice du 22 juin 1940, elle rejoint le général de Gaulle àLondres. Ne pouvant intégrer l'armée française, elle s’engage auprès du Women’s Royal Voluntary Service. 

En septembre 1940, l'amiral Muselier lui confie la tâche de constituer un corps féminin des volontaires françaises auprès de la France libre, organisme officiellement créé le 7 novembre 1940 et institutionnalisé sous le nom de Corps des Volontaires françaises par décret. Elle en devient la commandante et organise le recrutement et les entraînements. En décembre 1941, elle est affectée au Service du chiffre auprès du Bureau Central de Renseignements et d’action.

En 1943, elle est à Alger aux côtés du général de Gaulle pour demander de l'aide aux colonies françaises. Elle défile aussi avec lui le jour de la Libération de Paris le 26 août 1944. Elle achève la guerre avec le grade de capitaine des FFL. C'est sous cet uniforme qu'elle arbitre le 17 septembre 1944 le match de la Libération opposant l'ancien champion Henri Cochet au jeune Yvon Pétra sur le central à Roland-Garros.

Après-guerre

En 1948, elle travaille à la S.T.S. (Sport - Tourisme et Spectacles), une agence proposant notamment des billets pour des évènements sportifs. En 1952, elle est nommée présidente de l'Amicale des sportives française, organisme créé par le Comité national des sports.

Elle est capitaine de l'équipe de France féminine de tennis de 1949 à 1960 puis sera présidente de la commission féminine à la Fédération française de tennis. Elle fait sa dernière apparition publique le 11 juin 1978 à l'occasion du cinquantenaire de la construction du stade Roland-Garros. Elle meurt le 7 janvier 1980 et est enterrée au cimetière du Père Lachaise.