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Georges Mandel

Découvrez Georges Mandel, résistant français, Catovien, journaliste et homme politique de l'entre-deux guerres, proche de Georges Clémenceau, il le suit sur les chemins de la politique jusqu'à devenir son chef de cabinet à la présidence du Conseil en novembre 1917. Il sera assassiné en juillet 1944 par la Milice Française. 

Publié le 5 July 2024

Georges Mandel (1885-1944) est né à Chatou le 5 juin 1885 au 10 avenue du Chemin de Fer, devenue l'avenue du Général Sarrail en 1931 Ses parents, Edmond Rotschild et Hermine Mandel, prenaient quelques vacances. A cette époque, Chatou était une commune réputée pour le bon air que l'on y respirait, ses jardins, ses arbres, ses commerçants. C'était la campagne sans les inconvénients de la campagne, le repère de villégiateurs fortunés, la destination des canotiers, l'abondance des cafés et des épiciers.

Georges Mandel
Georges Mandel

Dans cette famille modeste attachée à la France pour avoir quitté l'Alsace-Lorraine occupée par les Prussiens en 1871, le jeune Georges enfanta ses premiers rêves journalistiques et politiques, achetant des journaux, prenant à témoin ses frères dans le jardin de la maison, jouant les orateurs avant l'heure. Il franchit la porte de Clemenceau en 1903, qui offrit de lui laisser sa chance pour devenir journaliste. 

Engagé et sérieux, il fit son apprentissage de la vie publique dans l'ombre des exigences du maître, celui-ci prompt à s'aliéner ses contemporains. Ceux-ci virent cependant en lui une autorité bien commode à l'heure des inventaires de la Séparation et de l'Etat et des grèves virulentes et le portèrent à la présidence du Conseil de 1906 à 1909, un record de longévité sous la IIIème République. Georges Mandel, collaborateur infatigable, y gagna de nouveaux galons. 

Dans la tragédie de la Grande Guerre, Clemenceau vieillard d'une époque révolue, avait porté sur son nom l'intransigeance face à l'ennemi, emmené dans les tranchées toutes les valeurs républicaines, incarné la France malgré des reculs de plus en plus critiques après la défection de la Russie bolchevique lors de l'hiver 1917. Georges Mandel fut son chef de cabinet au-delà de la Victoire. Le 11 novembre 1918, la défaite de l'ennemi lui ouvrit le chemin des élections. Après avoir gagné la guerre, il fallait gagner la paix. Il fut élu député de la Gironde de 1919 à 1924 et de 1928 à 1940 sous une étiquette "clemenciste" qu'il était seul à porter, essuyant continuellement des campagnes antisémites. Siégeant à droite, il dénonça avec constance et preuves à l'appui les renoncements de la France face à l'Allemagne qui se réarmait. 

Se rapprochant de ses ennemis radicaux lors du soulèvement des Ligues, il entra au ministère des PTT qu'il occupa de 1934 à 1936 puis après une éclipse à l'arrivée du Front Populaire, devint ministre des Colonies de 1938 à 1940 et en mai-juin 1940, ministre de l'Intérieur. Partout, l'action remplaça le verbe.

La volonté de résistance qu'il demandait en vain aux différents cabinets qui se succédaient prit un tour dramatique lorsque vint la discussion de l'Armistice en juin 1940. Ancien ministre des Colonies, il exhorta à la résistance en Afrique du Nord, où l'armée coloniale se voyait dotée de centaines d'avions sortis d'usine tandis que la Marine française était devenue l'une des plus importantes du monde. 

Le général de Gaulle sous-secrétaire d'État à la Guerre apportant sa démission le 13 juin 1940, il le convoqua et le convainquit de n'en rien faire lui déclarant que l'on n'était qu'au début de la guerre mondiale et qu'il était un homme intact. Le général de Gaulle lui a rendu hommage dans ses Mémoires de Guerre. D'un sang-froid légendaire, ayant le sens de l'histoire et les réparties cinglantes, Mandel paya son patriotisme de trente ans qui dérangeait jusqu'à Berlin. Interné par Vichy en 1940, déporté, puis assassiné par la Milice à Fontainebleau le 7 juillet 1944, son nom plane dans le grand livre de la clairvoyance, du courage et de la Résistance française.